Stratégie Nationale d’Inclusion Financière : Madagascar partage ses expériences aux Comores
Selon Global Findex 2022, 25% de la population comorienne possède un compte bancaire, pour une moyenne régionale de 55%. Le gouverneur de la Banque Centrale des Comores (BCC), Dr Younoussa Imani, estime que « le succès de la politique monétaire du pays dépendra fortement de l’inclusion financière ». La BCC voulant accroître l’accès aux services financiers des Comoriens, a décidé de procéder à l’élaboration d’une stratégie nationale d’inclusion financière (SNIF), la jugeant « une priorité absolue ». Pour rappel, la BCC a rejoint l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI) depuis le début de l’année 2023 pour saisir l’opportunité des partages sur cette plateforme mondiale.
A travers un regroupement des acteurs et, avec l’appui de l’AFI, la BCC voudrait sensibiliser les acteurs au « rôle central que l’inclusion financière pourrait jouer dans le renforcement de la stabilité économique du pays et du bien-être financier de sa population ».
Apprentissage par les pairs
Du 31 juillet au 4 août 2023, le regroupement a permis à la BCC de brosser le parcours d’inclusion financière des Comores. L’atelier s’est consacré à des sessions d’identification et d’engagement des parties prenantes dans la mise en œuvre de la SNIF en gestation ; d’identification des groupes cibles ; ainsi que d’élaboration d’une structure de gouvernance de cette stratégie nationale. La séance a été l’occasion d’interaction et de partage d’expériences entre la BCC, les parties prenantes (les banques locales, les institutions de microfinance, les établissements de monnaie électronique, les opérateurs de télécommunication, les associations des consommateurs), et les pairs de l’AFI.
Ainsi, deux des principaux membres de l’AFI, à savoir le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) de Madagascar à travers la Coordination Nationale de la Finance Inclusive (CNFI) et la Bank Al-Maghrib du Maroc, ont présenté leur propre expérience dans la mise en œuvre de la stratégie nationale d’inclusion financière de leur pays respectif.
D’après Swabira Saïd de la BCC, les Comoriens sont réticents à faire partie du système financier formel. Face à cela, « une SNIF solide peut aider à surmonter [cette] réticence des consommateurs » a souligné Tiana Ramparany Ramanarivosoa, Coordonnateur National de la finance inclusive, au sein de la Direction Générale du Trésor, auprès du MEF de Madagascar. Et elle de remarquer que « l’inclusion financière est le fait de donner à la population l’accès à des services financiers qui correspondent à ses besoins, afin qu’elle contribue au développement économique et social du pays. C’est-à-dire que les institutions financières tendent la main aux citoyens… ». Et elle d’ajouter que « l’idée est de faciliter l’ouverture de comptes auprès des banques, [et] pour que les consommateurs se sentent à l’aise de le faire ».
Ce partage de connaissance est très bénéfique pour Madagascar et les Comores. En effet, outre leur insularité, les deux pays affichent plusieurs similarités économiques, socioculturelles et historiques. Les Comores ont ainsi pu acquérir les expériences de Madagascar en matière de l’élaboration et la mise en œuvre de la SNIF, tandis que Madagascar a pu recycler ses connaissances en vue du renouvellement de sa stratégie nationale, dont la dernière stratégie – la Stratégie Nationale d’Inclusion financière de Madagascar ou SNIM – a expiré en 2022.