DES NOUVEAUX OBJECTIFS POUR L’INCLUSION FINANCIERE
Des nouveaux objectifs ont été fixés par les institutions membres de l’Alliance pour l’Inclusion financière (Alliance for Financial Inclusion – AFI), lors de la 7ème Assemblée générale annuelle de l’AFI, qui s’est tenue à la Mer Morte, en Jordanie, le 6 septembre dernier. Ainsi, trois accords ont été mis à jour à cette occasion, à savoir : la fintech, le genre et la finance verte.
Le conseil des membres de l’AFI s’est réuni la veille du Forum mondial sur la politique d’inclusion financière (Global Policy Forum – GPF 2022) de l’AFI le 6 septembre dernier à la Mer Morte en Jordanie. Au menu, l’examen des progrès et le travail du réseau durant l’année écoulée, ainsi que la mise à jour des trois accords pour « refléter les réalités et l’évolution des paysages dans les trois domaines politiques et d’évaluer les priorités stratégiques de l’organisation ». .
En s’adressant aux membres, le directeur exécutif de l’AFI, Dr Alfred Hanning a fait un constat sur l’existence « depuis trop longtemps » du gap entre les sexes et les problèmes de genre, aussi bien que les impacts désastreux du changement climatique et les difficultés rencontrées par les personnes déplacées de force. Et lui de préciser que « dans ces trois exemples spécifiques de défis mondiaux, le réseau peut revendiquer et documenter les progrès », avant d’ajouter qu’au vu des changements dynamiques et rapides que connaît le monde, « le travail et le mandat des banques centrales s’étendent également et les accords mis à jour reflètent ce changement ». .
Mise à jour des trois accords
L’Accord de Sharm el-Cheikh actualisé sur la finance verte inclusive (Inclusive Green Finance – IGF) permet d’introduire un concept global et plus large de finance verte, incluant la dégradation de l’environnement accompagnée d’une approche plus pragmatique de l’atténuation et de l’adaptation. Cet accord offre, en outre, des liens plus concrets entre les paysages nationaux et internationaux plus larges de la finance verte et de l’inclusion financière, d’un côté, et le rôle des régulateurs financiers, de l’autre côté. A titre de rappel, l’Accord de Sharm el-Cheik sur l’inclusion financière, le changement climatique et la finance verte, approuvé par une écrasante majorité de 94% des membres de l’AFI lors du 9ème Forum mondial sur la politique d’inclusion financière en septembre 2017, engage ces derniers à travailler ensemble et avec des partenaires pour identifier, comprendre et mettre en œuvre des solutions politiques d’inclusion financière pour l’environnement, mettant un accent particulier sur les communautés les plus vulnérables au changement climatique.
Cette Assemblée générale annuelle a vu également l’approbation de l’Accord de Sotchi sur la FinTech, permettant ainsi aux membres de l’AFI de prendre en compte des thématiques émergentes et innovantes dans le paysage FinTech, à l’instar des technologies de réglementation et de supervision (RegTech et SupTech) pour l’inclusion financière, ou encore les monnaies numériques des banques centrales (Central Bank Digital Currency – CBDC), la finance ouverte et écosystème de données et bien d’autres nouveaux sujets. Il s’agit d’un accord qui offre des solutions transformatrices visant à accélérer l’accès et l’utilisation des services financiers, en mettant l’accent sur la réduction de l’écart entre les sexes, la gestion des risques liés au changement climatique, l’atténuation des défis de réduction des risques, l’inclusion des personnes déplacées de force, la réduction du déficit de financement pour les MPME, et la réduction des coûts des envois de fonds transfrontaliers, ainsi que la promotion de la stabilité et de l’intégrité financières.
Le troisième accord mis à jour, lors de l’Assemblée générale annuelle de 2022 de l’AFI, a été le Plan d’action de Denarau (Denarau Action Plan – DAP) sur l’inclusion financière des femmes. Ce plan d’action est l’engagement du réseau AFI à faire progresser l’inclusion financière des femmes. En effet, les résultats de la base de données Global Findex 2021 permettent de constater la réduction de 9 à 6% l’écart entre les sexes dans l’accès aux services financiers dans les pays en développement. Adopté par le réseau en 2016, le DAP stimule les membres du réseau à prendre des « engagements crédibles » ayant conduit à des actions concrètes et fourni un leadership pour combler l’écart entre les sexes en matière d’inclusion financière à l’échelle mondiale. L’actualisation du DAP a permis aux membres de l’AFI de mettre l’accent plus ambitieux, aussi bien audacieux qu’intentionnel sur l’utilisation pérenne de services financiers de qualité et pas uniquement sur leur accès, ouvrant la voie à l’accroissement de la diversité institutionnelle, du leadership des femmes, mais également à combler le gap entre les sexes en termes d’inclusion financière. Dans ce cadre d’actualisation du DAP, les membres du réseau AFI ont révisé les objectifs du plan afin d’encourager chaque membre de l’AFI à fixer des objectifs SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporel) au niveau national.
L’Assemblée générale « renforce la durabilité de l’organisation et sa détermination à favoriser l’inclusion financière », selon Dr Jesús De La Fuente Rodríguez, président du conseil d’administration de l’AFI et président de la Comisión Nacional Bancaria y de Valores (CNBV) du Mexique, avant de conclure que « le travail de l’AFI est plus essentiel que jamais si nous voulons continuer à élargir l’impact de notre réseau ».
C’est dans cette optique que le conseil des membres a ratifié la nomination de la Banque de réserve des Fidji en tant que vice-président du conseil d’administration de l’AFI pour le mandat en cours de septembre 2021 à septembre 2023, ainsi que les institutions membres principales pour siéger aux différents comités du conseil d’administration pour un mandat allant de septembre 2022 à septembre 2024.
A noter que Madagascar, membre de l’AFI, a participé à cette Assemblée Générale Annuelle 2022 par l’intermédiaire du Ministère de l’Economie et des Finances à travers la Direction Générale du Trésor, ainsi que la Banky Foiben’i Madagasikara.